afp 16 juin 2009

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*Le journaliste Airy Routier débouté de ses poursuites contre Claude Got*

PARIS, 16 juin 2009 (AFP) - Le rédacteur en chef du Nouvel Observateur, Airy Routier, a perdu mardi le procès en diffamation qu'il avait intenté devant le tribunal correctionnel de Paris au professeur Claude Got, expert en santé publique.

Auteur de rapports ayant fait date dans la politique de santé publique (sécurité routière, alcoolisme, sida, amiante), M. Got avait publié en septembre 2008 un ouvrage intitulé "La violence routière, des mensonges qui tuent", aux éditions Tec & Doc - Lavoisier.

Le professeur d'anatomo-pathologie y évoquait notamment la "désinformation" du public en matière de sécurité routière par les médias.

Comme illustration de ces "techniques de manipulation", selon ses termes, il mentionnait le livre d'Airy Routier paru en 2007, "La France sans permis". Le Pr Got estimait notamment que la perte par le journaliste de son permis de conduire, faute de points, puis une garde à vue pour conduite sans permis, avaient amené Airy Routier à "tenter de prouver que la politique de sécurité routière engagée depuis 2002 utilisait des méthodes mettant en danger les libertés individuelles".

Dans son livre, Claude Got accusait M. Routier de "méthodes déloyales"

et de "charlatanisme", et de tenter "d'enfumer (ses propres collègues) par des mensonges".

Mardi, la 17e chambre a reconnu que les propos litigieux étaient bien diffamatoires, mais a relaxé M. Got au "bénéfice de la bonne foi".

M. Got "a produit de nombreux documents qui viennent conforter son analyse et contredire celle d'Airy Routier", ont observé les magistrats.

A l'audience, le prévenu avait notamment fait citer plusieurs témoins attestant que M. Routier leur avait prêté dans son livre des propos qu'ils n'avaient jamais tenus.

"Au regard des erreurs manifestes contenues dans l'ouvrage que Claude Got critiquait, comme de l'importance de l'enjeu de la sécurité routière (...), le prévenu pouvait affirmer comme il l'a fait que les erreurs factuelles ou de raisonnement qu'il dénonçait relevaient d'une volonté délibérée de leur auteur de travestir la vérité et de tromper le lecteur", ont tranché les magistrats.

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