le discours du 11 mai 2015 de Bernard cazeneuve

8 juin 2015 : le discours prononcé par le ministre de l'intérieur, Bernard Cazeneuve, devant le Conseil National de Sécurité Routière le 11 mai 2015 demeurera un exemple de travestissement de l'histoire de la sécurité routière. Il sera utilisable dans les enseignements de l'éthique politique et de ses défaillances. La poursuite de la dégradation de la sécurité routière semble déstabiliser le ministre qui perd tout bon sens en manipulant les faits à un niveau tellement grossier que ses manoeuvres ne pouvaient pas passer inaperçues. J'ai produit deux analyses de ce discours, l'une courte portant sur les "erreurs" factuelles les plus évidentes, l'une plus complète sur les notions les plus criticables contenues dans ce discours. Je joins à ces analyses le texte intégral de ce déni de réalité et la reproduction du livre d'Alain Peyrefitte "C'était de Gaulle", publié en 2002, qui a été détourné de son sens dans le discours du ministre de l'intérieur. 4 documents sont accessibles sur ce site :

La dysjonction entre l'état des connaissances, l'histoire de la sécurité routière, et ce discours est inquiétante. Le ministre prétend construire une politique "tous azimuts" tout en s'opposant de façon absolue à une action qui était la clé d'une amélioration des résultats : l'abaissement à 80 km/ de la vitesse maximale sur le réseau dépourvu de séparateurs médians des flux de circulation. Les précisions sur l'expérimentation qui sera faite sur moins de 100km de voies veulent donner l'impression de rechercher des preuves d'efficacité acquises depuis des décennies, sans se donner les moyens sérieux de faire une évaluation crédible d'une décision de ce type.

De telles pratiques font perdre toute crédibilité à la politique gouvernementale de sécurité routière. Elles programment l'impossibilité d'atteindre l'objectif fixé par le gouvernement (2000 tués sur les routes en 2020).