novembre 2004

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Le point sur un succès et l'annonce d'une action

Le succès de la politique de sécurité routière conduite depuis l'été 2002 s'est poursuivi au cours des trois premiers trimestres de 2004. Si nous établissons la comparaison entre les 12 mois qui se sont achevés en mai 2002 (7828 tués) et les 12 derniers mois disponibles (5246 tués) le gain observé fin septembre a été de 2582 vies humaines épargnées. Ce résultat exceptionnel a été obtenu sans contraintes inacceptables, sans la moindre remise en question de la liberté de circuler, mais les règles sont mieux respectées parce que des méthodes plus performantes et équitables de contrôle et de sanction ont été mises en oeuvre. Il faut également tenir compte des modifications des textes définissant les sanctions applicables, et d'une évolution de l'opinion qui a été facilitée par une participation très active des médias à la construction de ce succès et par son ampleur qui donne une crédibilité élevée à l'efficacité des mesures prises depuis 2002..

Nous savons que ces résultats peuvent se dégrader à nouveau, une tendance défavorable se manifeste déjà sur les données corrigées des variations saisonnières. Les valeurs mensuelles corrigées et exprimées en bilan annuel sont passées au dessous de 5000 tués au printemps, puis elles sont remontées au delà de 5200 au cours des mois d'été. Si le développement du nombre de radars automatiques à 1000 unités se fait dans les délais prévus et si la fraction mobile de ces radars est utilisée de façon extensive sur le réseau secondaire où se produisent la moitié des décès, la légère dégradation des résultats peut s'inverser. La tâche prioritaire des pouvoirs publics dans cette période va être de consolider la qualité des procédures mises en oeuvre par une évaluation permanente et de qualité. L'évaluation ne fait pas partie de nos traditions administratives, elle est souvent considérée comme une contrainte superflue alors qu'elle conditionne le développement de la qualité dans toutes les procédures humaines. La sécurité routière est le produit d'un ensemble de conditions et chacune d'entre elles à son influence sur le résultat final. Il faut donc être attentif à chaque aspect du problème, cela demande des moyens, de la constance, et le développement d'indicateurs adaptés.

Au cours des deux derniers trimestres, j'ai eu peu de temps à consacrer à ce site, mon temps disponible a été monopolisé par la préparation d'un recours administratif concernant les véhicules inutilement rapides et de ce fait inutilement dangereux. Il est peu acceptable de faire reposer uniquement l'action en faveur de la sécurité routière sur le développement du système de contrôle et de sanctions, même si c'est indispensable comme les résultats obtenus l'ont prouvé. Il faut également faire évoluer les instruments dont disposent les usagers pour favoriser le respect des règles. C'est une tendance inverse qui est observée et l'usager est alors coincé entre une dissuasion de l'excès de vitesse par des contrôles de plus en plus performants, et une incitation à la faute par des véhicules aux performances incompatibles avec le respect des règles. La justice administrative offre des possibilités d'action aux associations, et, avec plusieurs acteurs du domaine de la sécurité routière ou de l'action associative, j'ai crée une association, l'APIVIR (Association Pour l'Interdiction des Véhicules Inutilement Rapides) dont le but est d'obtenir l'interdiction de la délivrance des cartes grises à des véhicules conçus pour transgresser les limitations de vitesse, leur vitesse maximale dépassant largement les 130km/h autorisés sur les autoroutes.

Cette action est décrite sur une site internet distinct à l'adresse suivante : www.apivir.org