propositions pour 2017/2018

version finale : 31 octobre 2017 (les modifications de ce texte se limiteront à des corrections orthographiques ou de forme)

L'accroissement du nombre de tués sur les routes depuis janvier 2013 n'a pas été le fait du hasard, mais de carences décisionnelles graves. Nous savons que la méthode la plus efficace pour inverser cette tendance est la réduction des vitesses de circulation associée à une amélioration du respect des règles. C'est un devoir pour l'équipe qui a la responsabilité de gouverner de mettre un terme à cette dégradation évitable en associant ces deux méthodes.

Au début de la rédaction de ce texte en juillet dernier, j'étais favorable à une action se limitant à l'abaissement de 90 à 80 km/h de la vitesse maximale, là où surviennent 87% des décès hors agglomération. Les remarques reçues après l'envoi de mes premiers textes m'ont fait changer d'avis, il faut être plus ambitieux et étendre la réduction de 10 km/h de la vitesse maximale autorisée sur toutes les voies hors agglomération. Plusieurs arguments sont convaincants :

Il faut associer une population à des décisions de cette nature, en présentant l'ensemble des enjeux. Il est incohérent de poser des questions sur la limitation des VMA sans l'associer aux enjeux climatiques et au déficit de notre balance des paiements. Les sondages simplifiés abusivement par des organismes qui définissent les questions pour orienter les résultats doivent laisser la place à un ensemble de propositions cohérentes posant un problème de société d’une gravité évidente.

 

Résumé de mes propositions

Privilégier ce nombre limité de mesures aura plusieurs avantages

1/ Réduire les vitesses maximales autorisées de 10 km/h sur tous les réseaux hors agglomération

1.a  Réduire les vitesses maximales a un effet reconnu et quantifié de réduction de la mortalité routière.

Les arguments en faveur de cette mesure sont simples et bien documentés. Les deux grandes ruptures qui ont effondré la mortalité sur les routes en France (1972/1973 et 2002/2003) ont été produites par une action sur la vitesse, l'une en abaissant les vitesses maximales autorisées, la seconde en assurant un meilleur respect de ces VMA (fin des indulgences abusives, faible tolérance sur les excès de vitesse et développement de méthodes de contrôle automatisées)

La réduction des VMA de 10 km/h doit concerner les voies sans séparation des sens de circulation et les voies autoroutières. Le problème posé par les VMA en agglomération n'a pas actuellement de bonne solution, les zones 30 et les agglomérations limitées à 30 se multiplient, mais le respect de cette VMA et faible et les sanctions sont rares, voire volontairement évitées, ce qui dévalorise cette réglementation. Il convient de débattre de ce problème et de produire avant la fin 2018 une nouvelle définition des textes traitant des vitesses maximales en agglomération.

 1.b Réduire la vitesse maximale autorisée de 10 km/h sur tous les réseaux hors agglomération pour réduire les émissions de dioxyde de carbone et de polluants, réduire nos importations de pétrole, donc réduire le déficit de notre balance des paiements.

Deux ans sont passés depuis notre engagement lors de la COP21 d'abaisser de 29% la consommation de carburant pour les transports d'ici 2028, et aucune réduction ne s'est produite. 11 ans seront vite passés et il faut que le gouvernement nous annonce quelle méthode il compte mettre en oeuvre pour respecter nos engagements. La réduction de la VMA sur les voies autoroutières est une mesure qui aurait un impact important sur la consommation. La réduction sur les routes bidirectionnelles passant à 80 km/h serait plus faible par véhicule, mais le kilométrage parcouru est plus élevé.

2/ Assurer la qualité de la gestion des politiques publiques

La notion d'évaluation des politiques publiques n'est pas prise en considération à sa juste valeur dans notre pays. A deux reprises, des gouvernements ont fait le choix de créer des structures ad hoc chargées de produire des évaluations ciblées. La seconde version (Conseil national de l’évaluation travaillant avec le soutien du commissariat général au Plan) a produit sa dernière évaluation en 2003, elle concernait la politique de contrôle et de sanction des infractions routières et son rôle a été important dans la définition de la réforme de 2002/2003. La LOLF a ensuite associée l'évaluation au débat budgétaire et la Cour des Comptes produit des rapports qui ont un objectif d'évaluation. Celui qui vient d'être publié concerne le fonctionnement du dispositif de contrôle automatisé. Il prouve que la Cour des Comptes peut mettre en évidence les erreurs juridiques et décrire l'aspect financier du problème, tout en exprimant son absence complète de compétence accidentologique et son abandon de l'analyse des dysfonctionnements observés.

Un gouvernement doit avoir les capacités d'évaluation de tous les dispositifs qui ont un objectif précis et quantifiable. Le rapport Colin-Le Gallou (produit par l'inspection du ministère de l'intérieur) a prouvé qu'environ la moitié des retraits de points devant être retirés ne le sont pas. Ce rapport n'a pas été rendu public et les 29 mesures proposées n'ont pas été mises en oeuvre de façon suivie et en donnant une publicité à l'évolution de cette situation.

La mise en oeuvre exemplaire et exhaustive d'une évaluation des procédures clés de la sécurité routière pourrait être un exemple réussi de développement d'une forme de contrôle de qualité indispensable à la bonne gestion des politiques publiques. 7 exemples sont décrits dans ce document, la liste n'est pas limitative. Il est urgent de mettre en place un groupe de travail capable de produire avant la fin de l'année une liste d'évaluations indispensables et de programmer leur mise en oeuvre.

3/ Neutraliser les actes nuisibles

En complément de la réduction des vitesses maximales et des évaluations visant à assurer la qualité des procédures mises en oeuvre, il est indispensable de mettre un terme à tous les développements de méthodes destinées à éviter les constats d'infractions (avertisseurs de radars, appels de phares, transmission de renseignements sur les contrôles par les réseaux de communication).

La lutte contre la diffusion de données fausses ou d'interprétation abusive de faits réels est indispensable. Il ne s'agit pas d'interdire, mais d'analyser des textes ou des émissions avec précision, en mettant en évidence les erreurs et les mensonges. Ces analyses doivent être rendues publiques sur un site spécialisé de l'observatoire de sécurité routière et elles doivent être personnalisées, c'est à dire que les références du producteur de l'information fausse ou dont l'interprétation est sans fondement doivent être indiquées, comme celles des experts qui ont produit l'analyse. J'ai cette pratique depuis de nombreuses années, il faut l'organiser au niveau de l'Etat.

 

Développement de ces propositions

Le choix d'une méthode adaptée

En 2002 une nouvelle politique de sécurité routière a été annoncée le 14 juillet par le président de la République. Elle a été l'objet d'un débat public en septembre, avec la participation des ministres concernés. Un plan d'action a été défini au cours de l'automne et rendu public au début du mois de décembre. Le préfet Bartolt et Annie Canel ont été les acteurs complémentaires, administratif et technique, d'une procédure interministérielle qui a bien fonctionné. Les textes législatifs et réglementaires ont été publiés au cours de l'année 2003. Les premiers radars automatiques ont été installés en octobre 2003. La crédibilité du nombre limité de mesures nouvelles adoptées a assuré le succès de cette réforme dès son annonce. Elle a été immédiatement perçue comme contraignante et sérieuse et les usagers ont intégré la nécessité de modifier leur comportement et de mieux respecter les limites de vitesse autorisées.

La réduction de l'accidentalité peut être produite :

 Les changements de président et de gouvernement sont des périodes critiques pour la gestion de l'insécurité routière. Les arrivants héritent d'un bilan et doivent faire des choix. De mauvais résultats au cours des années précédentes sont favorables à la définition d'une nouvelle politique efficace, nous l'avons vu en 2002. La difficulté est liée à la nécessité de faire le choix d'un nombre limité de décisions, justifiées par une communication ciblée, et capables d'assurer le succès. Tous les décideurs étant des conducteurs, le risque est considérable de confondre les idées reçues et le bon sens apparent avec les méthodes qui ont fait leur preuve. Identifier un facteur de risque ne signifie pas que l'on est capable de le réduire. Le meilleur exemple est notre incapacité de contrôler le risque lié à l'alcool. Il y a aujourd'hui un risque réel de voir une volonté de renouer avec le succès se transformer en nouvel échec parce que l'on perd son temps à développer de nouvelles orientations qui sont des impasses.

Trois thèmes sont décrits de façon détaillée, pour mettre à la disposition des décideurs les arguments justifiant le changement de politique. Le quatrième thème est celui des propositions. Il sera traité dans un texte plus court que les trois précédents, le détail des arguments qui justifient ces propositions ayant été développé dans les textes thématiques. L'objectif est de présenter un nombre très limité de propositions capables de produire des améliorations importantes dans un délai maximal d'un an. Il ne signifie pas que d'autres mesures seraient inutiles, mais elles sont à mes yeux incapables de produire des résultats significatifs pour des raisons organisationnelles, ou du fait de la résistance des usagers à accepter de modifier leur comportement en l'absence d'une contrainte crédible et défendue publiquement par une communication adaptée. L'échec des 81 mesures décidées par Cazeneuve est un exemple caricatural de l'absurdité d'une procédure "tous azimuts" revendiquée publiquement par le ministre de l'Intérieur. Elle n'était pas ciblée et ne permettait pas de convaincre. Il est indispensable de rompre avec des méthodes qui ont échoué.

 

Trois propositions.

  1. Limiter la vitesse maximale autorisée de 10 km/h sur tous les réseaux.
  2. Assurer la qualité de la gestion des politiques publiques
  3. Neutraliser les actions nuisibles

Ce nombre très limité de propositions de "rupture" a pour objectif de privilégier une notion évidente : le succès d'une politique de sécurité routière repose sur un nombre très limité de mesures dont l'efficacité est assurée et non sur la quantité de propositions.

Agir sur la vitesse et sur la qualité du fonctionnement de l'Etat a un intérêt évident pour inverser l'évolution de l'accidentalité sur les routes, et ces mesures auront des effets qui dépassent le domaine de la sécurité routière. Elles peuvent :

Privilégier ce nombre limité de mesures aura plusieurs avantages

1.a  Réduire les vitesses maximales autorisées pour réduire la mortalité routière.

 Un graphique a été présenté deux fois dans les documents précédents. Il doit être diffusé et défendu dans tous les documents visuels produits par les pouvoirs publics quand ils annonceront les décisions retenues.

modèle de Nilsson

Ce document est une défense de la vie. Nous sommes habitués aux courbes illustrant l'évolution du chômage, du coût de la vie, du déficit des politiques publiques ... Elles sont importantes, mais les graphiques les plus convaincants concernant la sécurité routière (j'en ai présenté 10 dans le document sur l'accidentologie politique) ne sont pas présentées de façon répétitive dans les médias.

Il faut répéter :

Quels arguments relevant de la sécurité routière me font proposer une VMA à 80 km/h sur toutes les voies non autoroutières ?

1911 usagers ont été tués en 2016 sur le réseau bidirectionnel. Les données disponibles au niveau international permettent d'envisager une réduction de 4 à 5 Km/h de la vitesse moyenne de circulation si la VMA est abaissée de 10 km/h. Le résultat se situerait entre 350 à 400 vies épargnées, soit un passage au-dessous du seuil de 3 000 tués par an.

Les variantes qui ont été envisagées ont des inconvénients majeurs.

Quels arguments relevant de la sécurité routière me font proposer une VMA réduite à 120 et 100 km/h sur les voies autoroutières ?

Quand les modifications des dispositifs de contrôle et de sanctions intervenues en 2002/2003 ont été mises en oeuvre, les vitesses moyennes mesurées sur les autoroutes ont baissé : 126 km/h sur les autoroutes de liaison en 2002 et 113 km/h en 2011. Sur l'ensemble des réseaux autoroutiers le nombre de tués a été de 586 en 2002 et 295 en 2011 (avec le calcul du nombre de tués jusqu'au 30ème jour après l'accident), soit une réduction de 49,6%.

Faut-il envisager une modification de la VMA en agglomération ?

Il est indispensable d'entendre les argumentaires sur ce point. La situation actuelle est ingérable pour les policiers et les gendarmes qui font les contrôles.

Quand la VMA en agglomération a été réduite de 60 à 50 km/h, certains maires avaient déjà fait le choix d'abaisser à 45 km/h la VMA dans leur commune. A une époque où les tolérances sur les excès de vitesse étaient beaucoup plus laxistes que celles fixées en 2003, ce choix avait pour but de produire un meilleur respect du 60 km/h. Ces limites à 45 km/h ont été souvent maintenues après l'abaissement à 50 km/h de la VMA en décembre 1990. La création de limitations à 30 km/h au niveau de voies, de zones, voire de communes entières a introduit une difficulté supplémentaire. Ce niveau bas est utilisé comme un processus de dissuasion et non comme un seuil qu'il convient de ne pas dépasser. Des maires qui avaient fait le choix du 30 km/h maximum sur l'ensemble de leur agglomération ont souvent indiqué clairement leur volonté de ne pas faire verbaliser le dépassement de cette VMA. La situation est identique à Paris où le préfet de police ne veut pas sanctionner strictement les dépassements à partir de 35 km/h. Les zones trente nous font revenir à l'ambiguïté précédant les décisions de 2003 lors de la mise en oeuvre des radars automatiques. Ces décisions avaient marqué le début d'un respect strict des limitations de vitesse. Il est indispensable de connaître les différentes pratiques et donc de produire des statistiques précises sur la verbalisation dans les voies, zones et agglomérations où la vitesse est limitée à 30 km/h.

Une telle situation n'est pas acceptable, soit on fait respecter une VMA de façon stricte, soit on l'augmente. Il serait intéressant dans le cadre d'une remise à plat des choix de VMA, de retenir une limite à 40 km/h en agglomération au lieu de 50 et de sanctionner à partir de 45. La volonté de la mairie de Paris d'accroître le nombre de voies et de quartiers limités à 30 et de conserver le 50 sur "les grands axes les plus empruntés" est objectivement une mesure dépourvue de bon sens. Ce choix serait analogue à celui du maintien du 90 sur les "grands axes" des départements, hors agglomération, les autres voies étant abaissées à 80 km/h. Les études faites à Paris ont prouvé que le risque par km de voie était plus important sur les voies les plus utilisées. Si 15% des voies sont maintenues à 50, la proportion de tués ou de blessés sur ces voies sera très supérieures à 15%. Il est en outre très difficile d'avoir une signalisation visible en agglomération, distinguant nettement les zones à 50 et les zones 30.

Si l'on me demandait de faire un choix dans le cadre d'un referendum au niveau de ma commune, je choisirais le 40 km/h sur toute l'agglomération en permettant aux agglomérations de faire le choix de zones 30 ou de l'intégralité de la partie urbaine à 30 en sachant que la police nationale aura pour instruction de faire respecter cette limite (sanction à partir de 36 km/h). Il est possible de développer une analyse des solutions possibles au cours de l'année 2018. Les décisions finales étant prises au niveau des communes en toute connaissance de cause, c'est à dire en acceptant les contrôles avec la tolérance actuelle de 5 km/h.

 

 1.b Réduire la vitesse maximale autorisée de 10 km/h sur tous les réseaux hors agglomération pour réduire les émissions de dioxyde de carbone et de polluants, réduire nos importations de pétrole, donc réduire le déficit de notre balance des paiements.

L'évolution du climat sous l'influence de l'effet de serre est une préoccupation mondiale qui a émergée progressivement. Longtemps contestée, elle est maintenant acceptée et les derniers climato-sceptiques font partie d'une fraction d'incompétents qui n'hésitent pas à vouloir exister en réfutant les connaissances qui ont atteint un niveau de probabilité dont la négation relève de l'irresponsabilité. Nous avons le devoir de lutter contre le réchauffement climatique. Les conférences internationales qui se succèdent produisent des engagements de plus en plus exigeants et précis. Après la COP21 nous sommes entrés dans la période du passage à l'acte. Il n'est plus possible de se contenter de fixer des objectifs lointains, nous devons agir maintenant, avec des méthodes efficaces concernant des domaines bien définis. Réduire la consommation de produits pétroliers dans le cadre des transports routiers fait partie de ces engagements sérieux et il a été clairement défini.

Le texte de la COP21 précisant l'engagement de la France est le suivant : "réduction de 29% des émissions dans le secteur des transports sur la période 2015-2028 : amélioration de l’efficacité énergétique des véhicules (véhicule consommant 2L /100 km), développement des véhicules propres (voiture électrique, biocarburants, )."

 Notre engagement porte sur 13 ans. La réduction en proportion constante annuelle doit donc être de 2,8% par an. En 2016 la consommation de carburant pour un usage de transport routier s'est accrue de 0,7%. Elle est en hausse de 1% sur les 9 premiers mois de 2017. Ces deux années permettent de prévoir au mieux une stabilité sur les deux premières années d'application de nos engagements, soit un déficit de 5,6% par rapport à notre engagement de 2015.

Il faut rappeler que dans la période de réduction observée de la vitesse moyenne de circulation  (2002-2013) la consommation de carburant a diminué de 2,8% alors que le trafic s'accroissait de 2,7%. La consommation au kilomètre parcouru s'est donc réduite de 5,5%.  

De nombreuses courbes sont disponibles, qui tracent la consommation de carburant des véhicules légers. L'amélioration du rendement des moteurs contribue à la réduction de la consommation, pour l'essence comme pour le gas oil, mais deux facteurs ont des effets contraires. L'accroissement de la proportion d'achats de véhicules léger à essence par rapport aux motorisations diesel pour des raisons liées aux émissions de polluants. La lenteur de la réduction du poids et de la puissance maximale des véhicules est un second facteur de résistance à cette intention de réduire les consommations de carburant. Le développement des véhicules électriques est lent et risque de le demeurer du fait de leur prix et de leur autonomie encore réduite. On nous parle beaucoup du véhicule consommant 2 litres de carburant pour parcourir 100 km, mais sans date de commercialisation. Les constructeurs peuvent le produire dès maintenant s'ils en ont la volonté et si les difficultés liées au poids minimum permettant de respecter les normes actuelles de sécurité sont adaptées. Il est évident que la réduction des VMA sur tous les réseaux facilitera l'intégration d'un tel véhicule dans la circulation.

consommation en fonction de la vitesse

Il est surprenant de constater que l'ADEME ne produit pas sur son site internet de courbes de consommation en fonction de la vitesse pour l'ensemble des véhicules commercialisés. Il est certes important d'indiquer des éliminations de dioxyde de carbone dans le cadre du cycle défini par la réglementation (dont nous savons qu'il ne correspond pas à la réalité et sous estime les émissions réelles), mais il est indispensable de rendre évident la variation de la consommation en fonction de la vitesse de circulation.

Le ministre qui a en charge l'environnement va devoir faire le ménage dans son administration et clarifier ce qui est bon et ce qui est mauvais. Le Commissariat général au développement durable, qui est un service du ministère de la transition écologique et solidaire, a publié en juillet 2017 dans son "Data - Lab", l'évolution des transports pendant le premier trimestre 2017 sous le titre : "Une conjoncture des transports bien orientée au premier trimestre 2017". Sur le site internet du ministère, nous pouvons lire par ailleurs : "Le redémarrage du transport routier de marchandises et la forte croissance du transport de voyageurs s’accompagnent d’une hausse des effectifs mais aussi des émissions de gaz à effet de serre. Le transport de marchandises, tiré par le transport routier en compte propre et le transport sous pavillon étranger, est en hausse malgré la baisse du ferroviaire et du fluvial".

Donc une "conjoncture bien orientée" vers la croissance des transports routiers serait compatible avec une lutte contre la hausse "des émissions de gaz à effet de serre" correspondant aux engagements de notre pays. Nous sommes là au coeur de la contradiction entre :

 L'office parlementaire des choix scientifiques et techniques a organisé une journée de travail sur "l'apport de l'innovation et de l'évaluation scientifique et technologique à la mise en oeuvre des décisions de la COP21». Il y a un abime entre ce genre de réunion et un passage à l'acte crédible et programmé permettant d'atteindre l'objectif fixé.

Il est indispensable d'arbitrer ces contradictions et de faire des choix  dans des délais courts. Il n'y aura pas de progrès sensible au cours des 10 années à venir sur la consommation de carburant sans envisager des mesures précises concernant le transport de marchandises. Les poids lourds ne seront pas électrifiés et les rendements de leurs moteurs ne seront pas améliorés de façon significative. Les choix seront difficiles avec plusieurs options, qui peuvent être associées :

D'autres effets liés aux réductions des vitesses maximales doivent être pris en considération :