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Kilomètres parcourus : le risque routier est souvent exprimé en fonction des kilomètres parcourus. Ce mode d’expression favorise les comparaisons entre les types d'infrastructure. Il s’exprime habituellement en nombre d’usagers tués ou blessés pour un parcours d'un milliard de kilomètres. Une comparaison entre la France et les Etats-Unis à longtemps permis de constater que les taux de mortalité par habitant et par an étaient proches, alors que le risque au kilomètre parcouru était nettement plus faible aux USA, une telle situation s'expliquait par un nombre moyen de kilomètre par habitant (en pratique par usager) plus élevé dans ce pays. Depuis les réformes intervenues en France en 2002/2003 la situation est inverse. Alors que le kilométrage annuel des usagers a cessé de croître rapidement, la mortalité globale a été divisée par deux et la mortalité s'est réduite dans les mêmes proportions. Le bilan de 2015 pour la France (métropole) a été de 3461 tués et celui des USA de 32 675 tués. Les populations respectives sont de 319 et 63,3 millions d'habitants, soit des taux de mortalité de 54,7 tués par million d'habitants en France et 102,5 aux USA. La mortalité en France par millard de km parcourus est légèrement inférieure à 6. Elle ne diminue pas depuis la reprise de la croissance de la mortalité sur les routes de 2014 à 2016.
La courbe de l'évolution de la mortalité au milliard de kilomètres parcourus est la suivante :
Kilométrage annuel des usagers : il est très différent d'un usager à l'autre et cette variable influe sur l'accidentalité. Un gros rouleur qui fait 40 000 km par an ne risque pas d'avoir (en moyenne) quatre fois plus d'accidents que celui qui ne fera que 10 000 km par an, ce dernier n'aura pas non plus quatre fois plus d'accidents que celui qui ne fait que 2 500 km dans l'année. La relation entre l'accidentalité et la distance parcourue annuellement par un usager n'est pas linéaire. Ce facteur est très important quand on veut faire des comparaisons entre des groupes de véhicules différents, les gros rouleurs ont souvent des véhicules plus puissants et rapides et il ne faut pas faire une simple règle de trois pour comparer leur risque à celui de conducteurs de véhicules moins rapides qui font habituellement moins de kilomètres. Ces différences sont attribuables principalement à ce que l'on peut appeler l'expérience récente de la conduite, celle qui maintient une compétence jour après jour, par opposition à celle qui a été acquise pendant une période longue de plusieurs années et qui est caractérisée commodément par l'ancienneté du permis. L'entretien de l'aptitude par la pratique est connue dans toutes les activités humaines. Un neuro-chirurgien qui opère quatre fois plus de malformations vasculaires cérébrales en une année qu'un de ses confrères, aura moins d'accidents opératoires. Sur la route il faut également tenir compte d'un autre facteur, les gros rouleurs empruntent souvent des voies autoroutières, des quatre voies ou des trois voies modernes, ils sont donc exposés à un risque d'accident plus faible au kilomètre parcouru que les petits rouleurs empruntant principalement des voies secondaires plus dangereuses. Il faut également relier cette notion de kilométrage parcouru à l'âge du conducteur. Les personnes âgées retraitées font moins de kilomètres par an et ce facteur explique en partie leur risque accru au kilomètre parcouru alors que leur risque d'accident dans l'année est plus faible que celui de conducteurs gros rouleurs. Pour les assureurs, le conducteur âgé est un "bon risque", il est expérimenté, il est rarement impliqué dans des accidents sous l'influence de l'alcool et il a tendance à éviter de conduire la nuit. D'autres caractéristiques sont des facteurs de risque, notamment ce "désapprentissage" lié à la réduction de sa pratique.
La meilleure illustration de l'évolution de la mortalité et du kilométrage associe les deux variables. La division de l'une par l'autre produit le graphique précédent.
