Publicité pour la BMW X5 avec technologie X drive. Cette campagne publicitaire déclinée sous des formes différentes représente sur une première page une situation en contradiction avec les lois de la physique, par exemple un verre de lait placé horizontalement sur une table sans que le lait s'écoule, accompagnée de la légende "les lois de la physique auraient-elles changées ?" . La double page suivante représente une BMW X5 dans un paysage de brume très indistinct avec une courbe stylisée, la chaussée étant remplacée par de multiples lignes courbes suggérant la trajectoire parfaite que va suivre le véhicule. La légende est alors "Non les lois de la physique n'ont pas changé ...le x drive détecte les pertes de motricité ...".
Il n'y a pas de promotion de la vitesse dans ce message publicitaire. La notion transmise passe entièrement par l'image du défi aux lois de la physique qui est immédiatement nié sur la page suivante. Ce procédé est un grand classique de la démarche publicitaire, je ne le dis plus, mais je l'ai fait comprendre. Le graphisme utilisé avec l'image réelle de la BMW X5 est également très suggestif de sécurité, les lignes tracées à l'emplacement de la chaussée symbolisant un véritable guidage sur la trajectoire suivie. Il faut bien comprendre la difficulté pour les constructeurs de prouver l'efficacité de nouveaux dispositifs techniques dans un contexte associant un conducteur et ses capacités à un environnement routier et à son véhicule. Il faudrait des séries d'accidents très importantes et très documentées pour produire une évaluation de l'efficacité d'un dispositif, toutes choses égales par ailleurs et habituellement cette preuve épidémiologique n'existe pas, surtout quand le dispositif est nouveau. Les preuves de l'efficacité d'un dispositif de répartition du couple moteur entre les roues avant et arrière sur un véhicule à quatre roues motrices sont obtenues dans un contexte expérimental par des pilotes très qualifiés, et il est aventureux de prévoir comment le dispositif va influer sur l'accidentalité dans un monde réel. Si le conducteur en tire une impression de sécurité accrue qui modifie son comportement, notamment sa vitesse en courbe, il peut être confronté à un risque réel augmenté. Un accident est toujours le bilan d'un système complexe et il est difficile d'isoler un de ses facteurs. Les données actuellement disponibles indiquent un effet bénéfique des systèmes électroniques associant l'antipatinage à des actions différenciées de freinage sur les quatre roues.
