les infrastructures

Le conflit produit par la réduction de la vitesse maximale à 80 km/h en juillet 2018, suivi d'un retour à 90 km/h d'une partie des routes départementales ne séparant pas les sens de circulation a été caractérisé par l'usage d'arguments qui ne correspondent pas à l'état des connaissances. Cette dégradation de la qualité du débat a imposé de développer des données précises concernant les infrastructures. Il était indispensable de définir les liens entres les kilomètres de voies parcourues et l'accidentalité d'une part et la localisation des accidents d'autre part. Un nombre très réduit de scientifiques a établi ces connaissances. Elles sont accessibles sur les pages suivantes :

De nombreux textes ont analysé la dégradation des argumentaires utilisés par les partisans du retour à 90 km/h. J'ai rendu accessible sur la page Thesaurus un ensemble de 12 textes résumant les différentes facettes de la gestion dégradée de la sécurité routière.

Une infrastructure routière est le produit d'une finalité qui a évolué au cours de l'histoire. Elle peut avoir été conçue il y a plusieurs siècles en fonction de conditions de transports si différentes de celles que nous connaissons actuellement, que son adaptation impose des compromis peu satisfaisants. L'aménagement de certains centres-villes, dans une tentative de les adapter à la circulation motorisée, se sont souvent révélés destructeurs, ni la mise en valeur du patrimoine, ni la qualité de vie ne pouvant être satisfaites par une priorité donnée aux véhicules à moteurs. Les excès ont provoqué un retour vers un meilleur équilibre, privilégiant  la circulation des piétons, des cyclistes, des véhicules de livraison et des transports en commun, les véhicules légers destinés au transport des personnes étant dissuadés d'utiliser le centre ville par la réduction des voies qui leurs sont ouvertes, des limitations de circulation et de stationnement. Une telle évolution a provoqué un intérêt particulier pour les aménagements assurant la meilleure coexistence possible entre les différentes catégories d'usagers. Il déborde largement le cadre des quartiers piétonniers, le problème étant de savoir où et comment il faut assurer la coexistence entre les usagers par des aménagements spécifiques.

Le rôle de l'infrastructure dans la sécurité routière dépasse très largement les améliorations de la sécurité provoquées par le développement du réseau autoroutier et des voies rapides à chaussées séparées. Le marquage axial et latéral des chaussées, le développement des ronds points avec priorité à l'anneau, les aménagements spécifiques aux agglomérations constitue un ensemble qui s'est mis en place très progressivement et possède encore des possibilités de développement importantes.